La garnison de Mantoue

 

Le Gouverneur : 
Grand général,
Il n'y a plus de résistance,
Grand général,
Finissez votre bacanal.
N'ayant plus de défense,
Je me rends à la France,
Vous présentant d'avance
Les clés, peur d'autre mal.

Le Général : 
Vous sortirez tambours battants,
Mèche allumée, drapeaux volants,
Mais la garnison de ce temps
Sera prisonnière,
Comme on dit, de guerre ;
C'est ainsi qu'agit en honneur
Le Français, quand il est vainqueur.

Le Gouverneur : 
C'en est donc fait !
La ville il faut donc vous vous remettre,
C'en est donc fait !
Vous allez être satisfait.
Mais l'Empereur mon maître
Ne l'est pas trop, peut-être,
Apprenant qu'il faut mettre
Cette place aux Français.

Le Général : 
Ah ! gouverneur soyez content
D'en sortir aussi librement.
Je connais bien assurément
Votre grand courage
Dans tout ce ravage, 
Et on ne saurait trop louer
Vos soldats et vos officiers.

Le Gouverneur : 
C'est un malheur
Que nous avons manqué de force,
C'est un malheur
Qui me cause bien mal au coeur.
Et le Français se joue
En me prenant Mantoue,
Mais aussi, je me loue
De vous, puissant vainqueur.

Le Général :
Quoi que je sois votre vainqueur,
Je vous accorde tout honneur,
Vous pourrez dire à l'Empereur
Que la République
Ne met en pratique 
Que la gloire et la probité
Pour soutenir la liberté.

Le Gouverneur : 
Allons, partons,
Mais laissez-nous quelque bagage,
Allons, partons,
Aussi quelques munitions.
Et malgré ces alarmes,
Laissez-nous quelques armes
Avec quelques gendarmes,
Aussi quelques canons.

Le Général :
Vous aurez, en suivant les lois,
Cinq cents hommes
A votre choix.
Chevaux garnis de leur harnois
Officiers de guerres,
Braves militaires.
De plus, six pièces de canon,
C'est assez comme de raison.

 

 

Connue à tort sous le titre de "la garnison de Sedan" ou "la capitulation de Sedan" suite à une mauvaise compréhension des paroles de cette chanson entendue dans la série TV " Jean Roch Coignet" ("la garnison de Sedan" au lieu de "la garnison de ce temps" ). En réalité le titre véritable est bien "La Garnison de ce temps" un chant en répons (voix du général autrichien suivie sur un air différent de la voix du général français). 
Le contexte en est la capitulation de MANTOUE à l'issue du siège de 1796-97 (Canto d'Yrles rejoint par Wurmser doit rendre la place au général Sérurier) .

Timbres :
Le Gouverneur : "Quel désespoir" MONSIGNY : la chercheuse d'esprit.
Le Général : "V'là c'que c'est qu'd'aller au bois". (DAUVERGNE) CAPELLE, op. pass. , n° 494 et 627.

interprétation : enregistrement TV de la série "Jean Roch Coignet " années 70, seuls une partie des couplets français sont chantés ici 

 

Chansonnier

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