Ah ! ça ira, ça ira, ça ira, 
Le peuple en ce jour sans cesse répète, 
Ah ! ça ira, ça ira, ça ira, 
Malgré les mutins tout réussira. 
Nos ennemis confus en restent là 
Et nous allons chanter alléluia ! 
Ah ! ça ira, ça ira, ça ira, 
Quand Boileau jadis du clergé parla 
Comme un prophète il a prédit cela. 
En chantant ma chansonnette 
Avec plaisir on dira: 
Ah ! ça ira, ça ira, ça ira! 

Ah ! ça ira, ça ira, ça ira, 
Suivant les maximes de lévangile 
Ah ! ça ira, ça ira, ça ira, 
Du législateur tout saccomplira. 
Celui qui sélève on labaissera 
Celui qui sabaisse on lélèvera. 
Ah ! ça ira, ça ira, ça ira, 
Le vrai catéchisme nous instruira 
Et laffreux fanatisme séteindra. 
Pour être à la loi docile 
Tout Français sexercera. 
Ah ! ça ira, ça ira, ça ira! 

Ah ! ça ira, ça ira, ça ira! 
Pierette et Margot chantent la guinguette 
Ah ! ça ira, ça ira, ça ira! 
Réjouissons-nous, le bon temps viendra! 
Le peuple français jadis à quia, 
L'aristocrate dit : mea cilpa! 
Ah ! ça ira, ça ira, ça ira! 
Le clergé regrette le bien qu'il a, 
Par justice, la nation l'aura. 
Par le prudent Lafayette, 
Tout le monde s'apaisera. 
Ah ! ça ira, ça ira, ça ira! 

Ah ! ça ira, ça ira, ça ira! 
Par les flambeaux de l'auguste assemblée, 
Ah ! ça ira, ça ira, ça ira! 
Le peuple armé toujours se gardera. 
Le vrai d'avec le faux l'on connaîtra, 
Le citoyen pour le bien soutiendra. 
Ah ! ça ira, ça ira, ça ira! 
Quand l'aristocrate protestera, 
Le bon citoyen au nez lui rira, 
Sans avoir l'âme troublée, 
Toujours le plus fort sera. 
Ah ! ça ira, ça ira, ça ira! 

Ah ! ça ira, ça ira, ça ira! 
Petits comme grands sont soldtas dans l'âme, 
Ah ! ça ira, ça ira, ça ira! 
Pendant la guerre aucun ne trahira. 
Avec coeur tout bon français combattra, 
S'il voit du louche, hardiment parlera. 
Ah ! ça ira, ça ira, ça ira! 
Lafayette dit : "Vienne qui voudra!" 
Sans craindre ni feu, ni flamme, 
le français toujours vaincra! 
Ah ! ça ira, ça ira, ça ira! 

Paroles anonymes ajoutées plus tard: 

Ah ! ça ira, ça ira, ça ira! 
Les aristocrates à la lanterne, 
Ah ! ça ira, ça ira, ça ira! 
Les aristocrates, on les pendra! 
Et quand on les aura tous pendus, 
On leur fich'ra la pelle au cul.

 

Paroles de Ladré, musique de Bécourt
Cette chanson a été composée en 1790, à l'occasion de la première fête du 14 juillet, appelée alors "Fête de la Fédération". Les ouvriers qui préparaient le Champs de Mars la chantaient déjà. L'auteur des paroles, Ladré, était chanteur des rues, métier dans lequel il avait acquis une certaine notoriété. Mais c'est surtout par le couplet vengeur (les aristocrates à la lanterne...) ajouté quelques mois plus tard par une main anonyme que cette chanson a traversé toutes les époques, et est arrivée jusqu'à nous. 
La musique est une contredanse à la mode avant la révolution. "Le carillon National" et son auteur était violoniste de l'orchestre du théâtre des Beaujolais. 

interprétation : cassette bicentenaire de la révolution française 1988 Musidisc

 

 

Chansonnier

 

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